Dommage que je suis réelle, je peux pas entrer et vivre pour de vrai dans ma petite maison.
« Je me souvenais, je me souvenais de ce monde liminaire du Presque, où les souhaits étaient quasi réels. Se pouvait-il que mes poupées bougent la nuit ? La cuiller s’était-elle déplacée toute seule d’une fraction de centimètre ? Mon espoir l’avait-il enchantée ? Le réel et l’irréel, tels des miroirs jumeaux, si proches l’un de l’autre que tous deux respiraient, leur souffle vivait. Quelque crainte, aussi. Il fallait frôler la sensation inconfortable que les rêves avaient débordé des limites du sommeil et surgi à la lumière du jour. T’aimerais pas, disait Béa, si le plafond était le plancher ? T’aimerais pas si on pouvait…? »
Siri Hustvedt « Un été sans les hommes »
The tree house. Emilie Mae, age 6
« With no blue prints and building costs to worry about, a child’s imaginary house is as whimsical as it comes »
Kinfolk n° 11, photograph by Neil Bedford & set design by Helen Mcintyre